Agence de voyages : le salaire minimum passe... sous le SMIC
Agence de voyages : le salaire minimum passe... sous le SMIC
Les agents de voyages démarrent souvent dans la vie active avec un salaire équivalent au SMIC.
Le salaire minimum des agences de voyages n’augmente pas… pour la deuxième année consécutive.
Les 5 représentants des salariés des agences de voyages et le Snav n’ont pas trouvé de terrain d’entente. Les négociations annuelles obligatoires (NAO) ont définitivement achoppé le 13 avril, après trois réunions tendues.
"Nous avions proposé une hausse de 0,6% du salaire minimum conventionnel (SMC) pour le groupe A afin de rattraper le SMIC, et le maintien des écarts avec les six autres groupes", explique Valérie Boned, secrétaire générale déléguée du Snav. Sachant qu’en 2015, compte tenu du "contexte économique", aucune revalorisation n’avait été demandée.
Le groupe A passe effectivement sous le SMIC
"Toutes les organisations syndicales (qui représentent le personnel des agences, NDLR) ont refusé notre suggestion, ils souhaitaient +2,1% au minimum, poursuit Valérie Boned. Faute d’accord, nous gardons les grilles des salaires minimas de 2015".
Les groupes de A à G conservent ainsi les mêmes montants de base. Le A passe du coup sous le SMIC, sur le papier, à 1458,05 euros bruts sur la base de 35 heures par semaine. "Mais dans les faits, il est naturellement impossible de rémunérer un salarié sous le SMIC. Et les entreprises sont libres d’augmenter les salariés, dans le cadre de leurs négociations annuelles".
Reste que, pour l’image de la profession, le gel des salaires minima, à un niveau aussi bas, dévalorise le métier comme ses salariés. Et il n’envoie pas de message incitatif à l’amélioration des rémunérations à l’adresse des patrons, qui restent toutefois libres de leurs arbitrages.
Une image dégradée
"Pourquoi les syndicats n’ont-ils pas accepté +0,6% ?", se défend Valérie Boned, rappelant au passage que la mutuelle et la prévoyance obligatoires ont représenté un investissement pour les agences. Les représentants du personnel aspiraient sans aucun doute à un effet de rattrapage, après une année de gel de 2015. Chose certaine, des conseillers sont en colère, face à ce qu’ils considèrent comme un manque de reconnaissance de leur travail. Les rémunérations demeurent trop faibles par rapport à d’autres secteurs d’activité.
Jusqu’en 2008, les minimas étaient très bas, en-dessous du SMIC pour les premiers niveaux. Une revalorisation, qualifiée d’importante par le Snav, a suivi, pendant trois années.