« Dès qu’on arrive dans le monde du travail, il faut se syndiquer »

, par Olivier

DS et DP, élue au CE et au CHSCT de son entreprise, Nadia Ferrante est également, pour la troisième année, secrétaire du syndicat du commerce du Nord. Elle fait partie de l’équipe qui a travaillé d’arrache-pied pour accueillir le 24e congrès confédéral de Force Ouvrière.

DS et DP, élue au CE et au CHSCT de son entreprise, Nadia Ferrante est également, pour la troisième année, secrétaire du syndicat du commerce du Nord. Elle fait partie de l’équipe qui a travaillé d’arrache-pied pour accueillir le 24e congrès confédéral de Force Ouvrière.

À 42 ans, Nadia Ferrante revendique quinze années de délégation syndicale chez Happychic, l’entreprise qui regroupe les enseignes Brice, Bizzbee et Jules. Toutes trois appartenant à l’association familiale Mulliez. Un engagement qui lui a valu un traitement de défaveur au sein de sa boîte où elle exerce en tant que responsable paie. « C’était impensable pour eux d’avoir une déléguée syndicale au sein de la RH », se souvient-elle. Du coup, les relations se sont rapidement tendues et la direction a voulu faire annuler son mandat, mais le tribunal administratif a mis le holà.

“ 116 C’est le nombre de magasins Brice et Jules qui sont sur la sellette. ” Quelque temps après, elle a fait l’objet d’une procédure de licenciement que n’a pas acceptée l’inspectrice du travail. « Je travaillais tous les jours en gardant le sourire », raconte-t-elle sans se démonter. « Et j’ai toujours fait attention de ne pas court-circuiter mon mandat et mon métier, qui comporte des informations strictement confidentielles. » Pourtant, le 31 mars dernier elle s’est vu signifier une mise à pied comme sanction disciplinaire. « Ils essaient de me polluer l’esprit avec des sanctions, pour que je ne m’occupe pas d’autre chose », analyse-t-elle. Cet « autre chose » en ce moment chez Happychic, c’est le projet de fusion entre les enseignes Brice et Jules. Un projet flou dévoilé fin mars 2018. Nadia Ferrante et les délégués FO bataillent pour obtenir un peu plus d’informations de la direction. Syndicats et salariés craignent les fermetures de boutiques et le licenciement de nombreux salariés. Quand les salariés lui disent « sans toi nous ne serions rien », elle leur répond : « Non, sans vous c’est moi qui ne serais rien. »